Le Centre d'information sur les droits des femmes et de la famille (CIDFF) qui a 40 ans cette année, constate l'augmentation du nombre de consultations de femmes victimes de violence.
Dans l'intimité des bureaux du CIDFF (Centre d'information sur les droits des femmes et de la famille), 95 grande rue Saint-Michel, elles sont de plus nombreuses à oser surmonter la honte et à briser le silence. «On a le sentiment que la parole est plus libre. Les personnes évoquent plus directement la situation de violences vécues et expriment leur demande», observe Dominique Hass, directrice du CIDFF deToulouse depuis 16 ans. «Ces femmes de tous horizons sociaux viennent consulter nos experts juridiques pour prendre conseil sur leurs droits, les recours, les procédures pour faire reconnaître leur statut de victimes. Beaucoup ont déjà un parcours et elles ont nous sont adressées par les partenaires sociaux. Mais il arrive aussi que certaines viennent s'informer pour autre chose, par exemple parce qu'elles envisagent une séparation ou un divorce et veulent connaître leurs droits, ceux des enfants. À la faveur des entretiens, on repère qu'elles subissent des violences, physiques ou psychologiques. Il n'y a pas de profil type des victimes de violences conjugales, indique Dominique Hass. Mais le tabou est encore plus prégnant dans les couches sociales les plus élevées».
Près de 500 entretiens pour violences conjugales en 2013
Hier, le CIDFF tenait son assemblée générale annuelle à l'espace des diversités et de la laïcité, 38 rue d'Aubuisson. L'occasion de faire le point sur l'activité en 2013. 4 851 personnes ont été reçues en entretiens individuels, soit 6 % de plus qu'en 2012. 14 % de ces entretiens portaient sur des situations de violence conjugale, ce qui représente près de 500 consultations, soit 2 % de plus que l'année précédente. Cas plus rares, 24 hommes victimes de violence conjugale ont consulté en 2013 les juristes spécialisés du CIDFF. Outre ce problème spécifique le centre d'information des droits des femmes et de la famille répond à de multiples demandes. 28 % d'entre elles portent sur l'emploi et l'aide à la formation, 29 % sur le couple, la famille, les enfants, 14 % sur le droit dans toutes ses dimensions, 8 % sur la santé, la maternité. D'autres sujets de la vie quotidienne — droit du travail, infos pratiques, aides sociales — y sont abordés.
Créé en 1974 à Toulouse, le CIDFF, association agréée par l'État, tient aussi des permanences juridiques dans des communes du département. Bien entendu toutes ces consultations, sur rendez-vous, (service juridique, accueil des victimes de violences, médiation familiale, service insertion par l'emploi et égalité professionnelle) sont anonymes et gratuites.